Chroniques préhistoriques - 4 - l'éveil
En ces temps reculés de la préhistoire, la vie était rude.
Depuis que Bic avait appris à la tribu à domestiquer le feu, les longues soirées d’hiver ne consistaient plus à pioncer sous des tas de fourrures pour se protéger du froid glacial qui pénétrait dans la grotte et qui vous caillait les miches.
Les membres de la tribu se réunissaient en cercle autour d’un grand feu et ils bartavelaient des histoires de chasses, de découvertes de nouveaux territoires, de partage avec d’autres peuplades. Les chasseurs en rajoutaient sur leurs exploits imaginaires ce qui faisait rêver les enfants et amusait les femmes.
Le printemps n’était plus très loin en ce milieu de février lorsque Bic s’installa devant la grotte l’air pensif.
Son ami, le sorcier-guérisseur-naturopathe s’accassa à ses cotés.
- Je te trouve songeur mon ami ! lui dit-il. Quelque chose te tracasse ? As-tu des embièrnes ?
- Depuis quelques temps, je ressens de curieuses sensations. Je ne suis pas brassouille, mais mon esprit n’est plus aussi attentif et émerveillé au monde qui m’entoure. Lorsque je croise le regard de Gaïa la fille du chef, c’est comme si des flammes me brûlent les joues, j’ai la guibole flageolante et je me trouve tout couyaçon sans qu’un son ne sorte de ma bouche.
Le sorcier lui demande alors, l’attitude adoptée de son côté par la jeune femme.
- Elle me sourit, mais elle baisse ses jolies mirettes et semble aussi gnougne que moi. J’aimerai pourtant bien tailler une bavette avec elle.
Le sorcier sourit amicalement et prit son ami par les épaules.
- Je pense que votre maladie à tout deux n’est pas bien grave. Ne te prends pas le corgnolon. L’occasion de vous parler viendra en son temps.
- Laisse la nature (que tu connais si bien) agir. Vas faire un tour dans la prairie, j’ai à parler au Chef.
Bic remercia son poteau pour sa gentillesse et il partit faire sa bambane matinale.
Pendant ce temps, le sorcier n’allât pas voir le Chef, mais Gaïa. Il lui demanda si elle voulait bien aller lui chercher quelques herbes médicinales, car il lui avait appris à reconnaître les plantes et elle l’aidait parfois dans ses préparations.
Bic en lisière du bois, avait remarqué un carré de felicias amelloides. Machinalement, il se baissa et en cueillit quelques unes. Il les tenait dans sa main, quand il ressentit une présence s’approchant derrière lui.
Se relevant il se trouva en face de Gaïa toute surprise, mais nullement effrayée. Elle lui sourit. Il lui tendit les fleurs, souriant de même.
Elle prit le bouquet ; leurs mains s’effleurèrent ; Comme des somnambules, ils se rapprochèrent et s’embrassèrent.
Ils repartirent rejoindre la grotte en se tenant par la main.
- Pour la première fois un homme offrit des fleurs à une femme.
- Ce premier bouquet de fleurs deviendrait le symbole des amoureux.
- On était le 14 février. La Saint Valentin venait de naître
Etonnant non !!!
Le petit sourire d’un homme, un grand bonheur pour l'humanité.