les deux bouchons - 5 - le pape

Publié le par Fab le lyonnais

     - A entendre les uns et les autres, tous nos élus sont des cons. Faut-il que nous soyons cons pour les élire ?

     La plaisante sagesse lyonnaise

   

     Les deux bouchons – 5 - le pape

   

     - C’est pas un couvercle que je rapporte mon Toine, c’est le diamant, tu sais bien, le gros diamant qu’un pape avait perdu, les autrefois, avec son chapeau, en descendant, de Saint-Just, se faire bénir à Saint-Jean…

     - Le… diamant ! Non ? C’est pas vrai ! Tu me fais une craque !

     - Si mon belin, si ! Ça l’est bien !

 

     Et la voilà qui se met à débobiner toute l’histoire, telle que le Catherin Bugnard* nous l’a expliquée. Quand c’était-t-y donc ? M’enfin les gones faut vous mettre les points sur les y ! Rappelez-vous ! Le jour qu’on a mis la statue de Mourguet au Doyenné.

     Le pape Clément… Clément… Elle savait plus combien, mais le numéro n’y faisait rien, n’est-ce pas, on voulait pas lui écrire. Le pape donc, avec toute une cavalcade : des rois, des princes, des conseillers municipaux, des empereurs, que sais-je encore, chacun sur leur trente-six, arrivaient des Macchabées* en processions de grande cérémonie, quand, tout bien sur la place de Beauregard*, en face des notaires, un vieux mur, tout noir de particuliers grimpés dessus pour voir passer le cortège, est justement venu à s’abouser. De l’affaire, il y avait eu un cuchon de monde d’écramaillé, et mêmement des grosses autorités ; et le pape qui venait dernier, à cheval sur sa mule, avait été parcipité de dessus elle, cul par-dessus tête sur la cadette*. Il en avait perdu son chapeau dans la bourdifaille*, sans compter un diamant magnifique, gros comme un petit jeu de boules, qui était cousu après. Un diamant qu’on avait serché de partout du depuis et que personne n’avait jamais pu s’imaginer ousse qu’il était bien allé débarouler.

 

     - Oui… Parfaitement… Bien sûr ! disait mon Baraquette qui en savait autant qu’elle. Mais montre le donc voir, le diamant…

     Ah ouat ! Pas plus moyen de la couper que d’arrêter un boulet de canon, une fois parti.

     Attends ! Attatends une minute ! Qu’ils sont donc curieux ces hommes ! Tu vas voir…

     Et elle détaillait sans rien manquer, comment qu’elle avait fait sa découverte :

 

     - Je montais donc par le Gourguillon en marchant contre l’en-bas de la cadette où ça glisse moins, quand, tout par un coup, bien en face de chez l’Armand Calliat, devers la balme, mon grollon vint à roquer contre un parpin qui ressortait. Pataprouf ! me voilà abouchée dans la rigole, avec mon cabas d’un côté, mon chignon de l’autre « qui s’était défait », et mes sous à rouler de partout ! Je me ramasse vite comme tu penses, heureusement je m’étais pas faite mal ; et me voilà à courir, de ci de là, après mes argents. 

 

 

  Catherin Bugnard : de son vrai nom, Justin Godard, il a été Sous Secrétaire d’Etat de la Guerre et responsable du service de santé des armées de 1915 à 1918 puis député et sénateur, ministre en charge du Travail et de l’Hygiène en 1924-25 et de la Santé en 1932 ; grand résistant à la tête du comité clandestin de libération de la France Zone Sud, il a aussi assuré l’intérim comme Maire de Lyon à la libération de Lyon en 1944 jusqu’au retour d’Edouard Herriot en 1945. Il a reçu à titre posthume en 2004 la médaille de « Juste parmi les nations ».

Mais surtout, pour tous les bons gones, il est estimé pour avoir, sous le pseudonyme de Catherin Bugnard, crée le 21 novembre 1920 l’Académie des Pierres Plantées afin de défendre les traditions lyonnaises et le parler lyonnais. Il reprenait ici la suite de l’Académie du Gourguillon créée le 24 juin 1879 par Nizier du Puitspelu (Clair Tisseur). Depuis le 24 février 1952, les académiciens réunis au cours d’un diner comme de bien s’accorde décidèrent de rebaptiser la société en Académie du Gourguillon et des Pierres Plantées ce qui permet de réunir, pour les réunions de « réfection des dessous de nez », la colline qui prie (Fourvière et le Gourguillon) à la colline qui travaille (la Montée de la Grande Côte avec les Pierres Plantées dont je vous causerais dans le tuyau de l’oreille un de ces quatre, la Croix-Rousse et les ateliers de canuts).  

Catherin a aussi écrit « la plaisante sagesse lyonnaise », célèbre recueil de maximes et réflexions morales lyonnaises. Passionné de Laurent Mourguet et grand collectionneur de marionnettes, il fut le président fondateur de la société des amis de Guignol, devenue aujourd’hui la société des amis de Lyon et de Guignol.

Si nos hommes politiques actuels étaient de ce tonneau là, nous serions une « grande nation » pas vrai !

 

beauregard   Macchabées : il s’agit de la rue des Macchabées ; le pape descendait donc de l’église St Irénée rejoindre la rue des Farges et la Montée du Gourguillon qui arrive vers la Cathédrale St Jean

 

  Place de Beauregard : elle se trouve à mi pente du Gourguillon et culmine à l’altitude de 215m873 (indiqué sur une plaque). 

 

   Cadette : c’est le dessus d’un muret.

 

   Bourdifaille : cohue, pagaille, désordre ; c’est aussi employé pour bombance (un mâchon est une bonne bourdifaille) et plus rarement pour visage (quand il est bouffi).

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F
<br /> <br /> Bon, me voilà revenu, alors je lis la suite de cette histoire que j'avais laisser choir, hihihihi<br /> Bin dis, avec ce diam, vont pouvoir boire des grandes chopes de bière<br /> et pis faire des voyages dans le monde entier, et pis même s'acheter un bel atelage: ( rire)<br /> Allez, je continue .....n'oublie pas mon p'tit apéro, bin oui, à t'heure là, c'est plus le café: ( rire à nouveau)<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Salut fab. Je lis, je lis. Merci pour tous ces mots truculents.<br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bonsoir Fab....je passe te laisser mon cliché du jour....<br /> Je suis contente de moi j'ai fait de belles photos aujourd'hui<br /> Tu vois quand je dis que c'est dans la tristesse que j'excelle<br /> c'est bien vrai ...car c'était un bien triste dimanche pour moi<br /> la sollitude parfois me pèse....<br /> c'est ainsi....<br /> BONNE SOIREE<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> Non de d'zou impossible de voir les commentaire mon ordi y bogue l'a la crève comme moi ce bougre d'âne !! Bon pipa vas y voir sur mon blog de temps en temps c'est pas que je suis jalouse d'une<br /> certaine Martine non nono pas du tout !! mais j'te frais dire que je me suis excusez chez irina alors pas si mal élevée que ça la gamine normal avec un pipa pareil!!! Je te coque la maille à<br /> plus..........flap flap flap<br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Bonjour FAB ..<br /> <br /> Je sais qui tu es bien avant que tu ne viennes te présenter .. nous avons une amie commune ZouZou .. je t'y lisais souvent .. mais tu vois malgré mes apparences de grande gueule .. je suis une<br /> hyper timide et je ne me pointerai jamais chez un blogueur sans y être invitée par crainte d'être jetée ..!<br />  je ne m'impose jamais .. mais je pense avoir le droit de me défendre si nécessaire ..<br />  Ta visite me fait d'autant plus plaisir .. eh .. oui .. cher camarade .. tu peux me donner la main .. je suis de ta classe 48 .. je prône haut et fort .. que nous sommes une bonne cuvée<br /> ..!<br /> Je veux bien et ce serait avec grand plaisir faire partie de ton panel de blogueuses .. mais comme  dit .. je ne veux surtout pas déranger ..!<br /> <br />  Quant au chapitre JEFF .. j'ai mis mes sabots( de vaches ) là où il ne fallait pas .. j'ai voulu déconner .. mal m'en a pris .. suis tombée sur un OS ..!  Je ne supporte pas<br /> l'hypocrisie .. Que veux-tu à mon âge .. on ne se refait plus .. c'est à prendre ou à laisser ..!!<br /> <br /> Ravie de t'avoir lu .. MERCI pour ton com .. cordiale salutation d'une<br /> hongro-alsacienne ..!!!  je me permets  ( BISOUS ) ..!<br /> Irina<br /> <br /> <br /> <br />
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